La Peste
DÉFINITION
:
Due
au bacille de yersin (yersinia pestis), la peste est
une maladie affectant, le plus souvent sous forme
épizootique, de très nombreuses espèces de rongeurs,
les rats en particulier. Sa transmission se fait
d’animal
infecté à animal sain par piqûres de puces.
Elle peut
incidemment être transmise à l’homme par
piqûre de puces infectées. Connue dès l’antiquité (grâce
aux témoignages contenus dans des oeuvres comme la
Bible, l’Iliade ou l’Eneïde), les nombreuses épidémies
qui
frappèrent l’occident furent associées à la peste dès
lors
que la
sous-alimentation, la disette, la famine et la
surpopulation fournissaient un terrain
favorable
à l’apparition d’une maladie contagieuse et mortelle.
Ainsi beaucoup de fléaux
dont le
typhus ou la lèpre, furent confondus sous le même
vocable « pestis » sans pour
autant
soupçonner vraiment les conséquences des pestes à venir.
Si l’on
distingue trois formes de peste (peste bubonique, peste
pulmonaire et peste
septicémique :
voir paragraphe nuisances du chapitre « Le Rat »), on
répertorie en fait
aujourd’hui
trois grandes
pandémies pesteuses :
-
La peste de Justinien
-
La peste noire ou grande peste du Moyen-Âge
-
la peste de chine.
-
La
peste de Justinien est une peste bubonique apparue au VI°
siècle après J-C, et qui
frappa l’ensemble du Bassin Méditerranéen.
- La
peste noire (en référence aux plaques noires qui se
développent sur la peau autour des
piqûres de
la Xenopsilla cheopsis ou puce du rat), partit d’Asie
en 1333 et gagna la Chine
l’Inde
puis la mer du Nord à partir des comptoirs de Crimée,
véhiculée par les rats
embarqués
dans les caves des navires marchands. En 1347,
l’épidémie est à Constantinople
d’où elle
atteint la Sicile puis Marseille. Par le biais des ports
et des routes
commerciales,
la grande peste contamine presque toute l’Europe
Continentale.
Touchant
les groupes de population concentrée comme les armées,
les monastères et les
villes, la
maladie épargnent les campagnes moins peuplées mais
surtout l’aristocratie et
la
bourgeoisie qui sont mieux alimentées et bénéficient de
meilleures conditions sanitaires.
Miraculeusement
Milan et sa région échappent au fléau. Entre 1346 et
1353, 25 millions de
personnes
périrent de cette peste pulmonaire que fut la peste
noire.
Cette
pandémie perdura jusqu’au XVIII° siècle et fut marquée
par de nombreuses
tragédies
parmi lesquelles la peste de Marseille. En effet, en
1720, le navire « Le Grand
Saint-Antoine »
revient d’un voyage du Proche Orient avec, à son bord
une pleine cargaison
de
produits de commerce mais aussi avec la peste.
Deux mois
après son accostage, on dénombre déjà jusqu’à 1000 morts
par jour.
En
Provence, 50000 personnes mourront de cette terrible
maladie.
- La
peste de Chine se manifesta à Hong-Kong en 1894. Lors de
cette épidémie, Yersin
découvrit
le bacille gram-négatif, germe responsable de la
maladie, dont P.L Simond
démontra,
en 1898, la transmission par la puce. Cette troisième
pandémie pesteuse ravagea
Madagascar
en 1898, Alexandrie, le Japon, l’Est africain et le
Portugal en 1899, puis Manille
Sydney,
Glasgow et San Francisco en 1900, enfin Java en 1911 et
Ceylan en 1914.
Parallèlement
à la propagation de la maladie par voie maritime, le
réveil de certains foyers
infectieux
(50000 morts en Manchourie en 1910) aggrava les pertes
humaines, en particulier
en Inde où
l’on recensa près de 12 millions de morts entre 1898 et
1948.
Durant
cette période, l’Europe ne paya pas un lourd tribu à la
peste grâce aux mesures de
prophylaxie
draconiennes prises par les autorités sanitaires et à
l’absence de manifestations
pulmonaires.
Depuis plusieurs décennies, le déclin de la peste
s’accélère mais cela ne signifie
pas pour
autant son extinction. En effet, de nos jours, les
foyers infectieux délaissent les
grandes
villes et sont relégués dans les zones rurales
jusqu’alors épargnées.
Si la
peste n’est plus, aujourd’hui, un sujet d’inquiétude
pour les pays disposant de
structures
médicales, administratives et techniques appropriées ,
de nombreuses régions
du monde
sont encore sous la menace d’une expansion de la
maladie.
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